Nichée au creux de la vallée de l’Escaut sur une terre hostile et marécageuse offerte par Hugues d’Oisy à l’ordre cistercien, l’abbaye commence modestement en 1132. Les moines se mettent à défricher ces terres, à construire quelques bâtiments conventuels en bois, partageant leur vie entre prière, étude et travail manuel.

L’abbaye Notre-Dame de Vaucelles, attirait les vocations et de nombreuses donations de grands seigneurs souhaitant attendrir l’au-delà. Vers 1250, l’abbaye florissante comptait 140 moines et 300 frères convers, religieux dédiés aux tâches domestiques. On construisit alors l’aile des moines comprenant un immense scriptorium, une salle capitulaire d’exception et un grand dortoir dans un style gothique primitif. Vint ensuite la consécration de la plus grande abbatiale de l’ordre cistercien, malheureusement disparue au moment de la Révolution française, dont le chœur monumental s’approchait des formules bénédictines. L’abbaye ne cessa d’augmenter son patrimoine tout au long du Moyen Âge et possédait des terres dans un rayon de 200 km. Sa position stratégique, entourée de comtés et de pays puissants, en faisait une zone frontière et un haut lieu de négociations. De nombreuses trêves furent discutées à Vaucelles. Mais cette position lui valut aussi de traverser douloureusement les siècles.

Le palais abbatial du 18ème siècle contenait l’une des plus importantes bibliothèques de son temps. Le site est aujourd’hui établi sur 7 hectares où il fait bon passer de la fraîcheur des voûtes, à la lumière du parc, de l’intimité du jardin monastique reconstitué à la découverte du lapidaire.